1932
Naissance à Cannes, le 17 juin, au 6 de la rue Louis Braille.
Naissance à Cannes, le 17 juin, au 6 de la rue Louis Braille.
Reçu premier au concours d’entrée au lycée Carnot en dépit d’une absence de trois mois pour cause de maladie.
Obtient son baccalauréat.
Entrée à l’École Normale d’Instituteurs de Paris.
Obtient le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement primaire.
Participe à un “groupe littéraire” comprenant Georges Londeix et Gilbert-Maurice Duprez.
Rencontre avec Jean Thibaudeau.
Il est affecté, comme instituteur, dans une école primaire à Saint-Denis où il enseignera trois ans. C’est dans ce cadre où, dit-il, il côtoie l’extrême pauvreté ouvrière, qu’il invente une méthode d’apprentissage de la lecture qui retient l’attention du Rectorat.
Participe avec Jean Thibaudeau à une revue de facture assez artisanale qui, sous l’égide de Dominique de Roux, se transformera pour donner naissance aux célèbres Cahiers de l’Herne. Il y signe de courts textes d’inspiration para-surréaliste et des proses semi-automatiques.
Intrigué par un article hostile à ce roman jugé incompréhensible, Jean Ricardou achète un exemplaire du Voyeur d’Alain Robbe-Grillet. Fasciné par ce livre, mais également par L’emploi du temps ou par Le vent, qu’il découvre ensuite, Jean Ricardou met sa propre écriture à l’école de ces textes que l’on commence tout juste à rassembler sous la bannière du “Nouveau Roman”.
8 février: incorporation sous les drapeaux.
21 juillet: mariage avec Denise Merle.
Afin de ne pas participer aux combats meurtriers qui se déroulent aux confins de la Libye et de la Tunisie, Jean Ricardou réussit à se faire réformer non sans avoir dû, pour cela, simuler la maladie mentale.
Adhésion à l’Union de la gauche socialiste, groupuscule d’ultragauche.
11 décembre: adresse sa première lettre à Alain Robbe-Grillet.
Rencontre de Philippe Sollers par l’intermédiaire d’Alain Robbe-Grillet.
Parution de “Sur la pierre” dans le n° 2 de Tel Quel.
Parution, dans la revue Critique, de son premier grand article théorique, “Un ordre dans la débâcle”, consacré à La route des Flandres, de Claude Simon. Un autre article, “Description et infraconscience chez Alain Robbe-Grillet”, est publié dans la Nouvelle revue française, ainsi que “Le roman et ses degrés” (sur Répertoire I et Degrés, de Michel Butor).
Publie divers autres articles théoriques ainsi que des notes de lecture dans Critique, dans Médiations, et dans la Nouvelle revue française.
Avril: parution de L’Observatoire de Cannes aux éditions de Minuit.
11 avril: participe à un débat organisé par Cercle Ouvert sur L’orientation du Nouveau Roman avec Jean Hyppolite, Gaëtan Picon, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon et Jean Thibaudeau.
10 juin: entre au comité de rédaction de la revue Médiations, “revue des expressions contemporaines”.
Premières réunions au siège des éditions de Minuit en vue d’un Dictionnaire qui aurait dû constituer un manifeste de la révolution dans l’art romanesque. Y participent Jérôme Lindon, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Claude Ollier et, sporadiquement, Jean Thibaudeau.
Septembre: Il demande un poste à Paris, et reçoit une affectation comme PEGC (professeur d’enseignement général de collège) dans un CEG (Collège d’Enseignement Général) rue des Jeûneurs, où il enseigne l’écriture, le français, l’histoire, la géographie et la science.
Publie des fictions “Description d’un strip-tease” dans Tel Quel et “Lancement d’un voilier” dans la Nouvelle revue française, un essai “Aventures et mésaventures de la description” sur Le maintien de l’ordre (de Claude Ollier) dans Critique, qui sera récrit sous le titre “Description créatrice” dans Problèmes du Nouveau Roman, et diverses notes de lecture dans la Nouvelle revue française.
Entre, au début de l’année, au Comité de rédaction de la revue Tel Quel.
Parution de “Réflexion totale” dans Tel Quel, et de “Premières lectures du Parc” (sur Le Parc, de Philippe Sollers) dans Médiations, qui deviendra “Les allées de l’écriture” dans Problèmes du Nouveau Roman. Dans le numéro suivant de Médiations paraît “Par-delà le Réel et l’Irréel” (sur “le vertigineux mouvement de bascule entre le Réel et l’Irréel” qu’opèrent Borges dans le conte Le sourcier ajourné et Alain Robbe-Grillet dans Un régicide).
Entretien au Figaro littéraire: “Où va le roman?”, avec Jean Blanzat, André Brincourt, Pierre Fisson, Robert Kanters, Dr. Martineau, Pierre Mazars, Roger Priouret.
Parution dans Tel Quel de “Réalités variables” (où la “banalisation réaliste” est battue en brèche par un déchiffrement des mots qui permet de résoudre d’une part l’énigme du Sorcier ajourné de Borges et d’autre part celle du Voyeur de Robbe-Grillet). Ce texte sera récrit dans Problèmes du Nouveau Roman sous le titre “Réalités variables, variantes réelles”.
Du 13 au 23 juillet: sur la recommandation de Claude Simon qu’il remplace pour intervenir sur le temps du romancier, participe à Cerisy à la décade sur Le temps, sous la direction de Jeanne Hersch, où il présente une communication intitulée “Divers aspects du temps dans le roman contemporain”, qui deviendra “Temps de la narration, temps de la fiction” dans Problèmes du Nouveau Roman.
Du 5 au 15 septembre: revient à Cerisy pour la troisième décade consacrée à André Gide sous la direction de Marcel Arland et de Jean Mouton, où il participe à la discussion qui a suivi la conférence de Claude Martin sur “Gide et le ‘nouveau roman’”. Parmi les apports de Gide au Nouveau Roman, il analyse la mise en abyme et le dépassement de la vieille alternative qui imposait de privilégier soit les objets, soit les relations, pour obtenir, par la pratique d’une prose nouvelle, à la fois les choses et les rapports entre les choses, où les objets se répondent analogiquement de façon plus intense que dans le monde quotidien.
Publie “Gravitation” et “La querelle de la métaphore” dans Tel Quel, et “The God of the Labyrinth” dans les Cahiers de l’Herne.
9 décembre: soirée à la Mutualité, à Paris: Que peut la littérature?, où il a remplacé Claude Simon dans un débat houleux avec Simone de Beauvoir, Yves Berger, Jean-Pierre Faye, Jean-Paul Sartre, et Jorge Semprun, devant une salle bondée, largement estudiantine et tout acquise à Sartre, qui avait été organisé par le journal des étudiants communistes Clarté.
Septembre: parution de La prise de Constantinople aux éditions de Minuit que Jean Ricardou présentait ainsi sur le rabat de la première de couverture:
Personne n’ignore qu’en 1204 la Quatrième Croisade, au lieu de se diriger vers Jérusalem, procéda à la Prise de Constantinople, mais on connaît moins, sans doute, quelle étonnante texture de relations, tissée dans le temps et l’espace, environne cette aventure – et que le présent ouvrage, non sans y participer à plus d’un titre, révèle peu à peu.
Pour anodins ou éloignés qu’ils paraissent d’abord, nulle scène, nul geste qui ne gravitent en effet, semble-t-il, autour de cet événement. Mais celui-ci n’a peut-être été tramé, en fait, que pour permettre des agissements d’une tout autre envergure…
Ainsi la lecture se développe-t-elle de surprises en surprises, provoquées par la composition singulière du livre et par une écriture aux raffinements naturellement byzantins : la Prose de Constantinople.
Cet ouvrage a valu à Jean Ricardou le prix Fénéon en 1966 et est aujourd’hui considéré comme une œuvre emblématique du Nouveau Roman, voire du nouveau Nouveau Roman.
Du 2 au 11 septembre: participe à la décade Paul Valéry sous la direction d’Émilie Noulet-Carner, en présence de Claude Valéry et d’Agathe Rouart-Valéry, avec une contribution intitulée “Le nouveau roman est-il valéryen?”.
Publie des notes de lecture dans Les lettres françaises et Tel Quel.
17 décembre: conférence au Centre de Documentation Pédagogique à Aix, avec une contribution intitulé “L’histoire dans l’histoire” (sur la mise en abyme dans La chute de la maison Usher de E. A. Poe). Une seconde conférence y a lieu fin janvier 1966.
Publie “Diptyque” et “Expression et fonctionnement” dans Tel Quel, “L’histoire dans l’histoire” dans Critique, et “Page, film, récit” dans Les cahiers du cinéma.
Février: participe au débat “Contre l’obscurantisme” de Tel Quel, avec Roland Barthes, Jean-Louis Baudry, Hubert Damisch, Jean-Pierre Faye, Marcelin Pleynet, Philippe Sollers et Jean Thibaudeau.
Du 2 au 12 septembre: participe au colloque Chemins actuels de la critique à Cerisy-la-Salle, sous la direction de Georges Poulet, avec une contribution intitulée “Un étrange lecteur” (sur Gaston Bachelard).
Octobre: parution de Problèmes du Nouveau Roman aux éditions du Seuil, collection “Tel Quel”.
Le 26 mai: rencontre, par l’intermédiaire de Jeanne Hersch, avec Erica Freiberg, et début d’une longue collaboration seulement interrompue par la disparition de l’écrivain.
Publie “Cet espace devenu poème” (sur Personnes, de Jean-Louis Baudry) dans Les lettres françaises, “Le caractère singulier de cette eau” (sur Aventures extraordinaires d’Arthur Gordon Pym, d’Edgar Poe) dans Critique, “Sur une erreur de Bachelard” (à propos d’Instant poétique et instant métaphysique, de Gaston Bachelard) dans Tel Quel, “Textes mis en scène” (sur Claude Ollier) dans La quinzaine littéraire (qui sera récrit sous le titre “L’énigme dérivée” dans Pour une théorie du Nouveau Roman), et “Une prose et ses implications” sur Vol de nuit de Saint-Exupéry (paru dans Saint-Exupéry en procès chez Belfond).
Parution de “Page blanche” dans Mantéia, de “L’or du scarabée” dans Tel Quel, de “Fonction critique” dans le livre collectif Théorie d’ensemble de Tel Quel, aux éditions du Seuil, et de “Roman Nouveau plutôt que Nouveau Roman” (sur Jean Cayrol) dans Le Monde.
28 mai: Jean Ricardou est, avec Jean Thibaudeau, délégué par le groupe “Tel Quel” à la réunion de l’Union des Écrivains (U. E.) qui se tient à l’Hôtel Massa. La résolution votée par l’U. E. n’entrant pas dans le cadre de la délégation étroite donnée aux deux délégués, J. Ricardou et J. Thibaudeau se retirent.
16 octobre: création du Groupe d’Études Théoriques (GET), autrement dit “les Mercredis de Tel Quel”, qui se réunira tous les mercredis au 44, rue de Rennes, de 21h à 23h. La séance inaugurale s’ouvre sur un long discours de Philippe Sollers, suivi d’un certain nombre d’interventions théoriques, dont celle de Jean Ricardou.
Février: parution de Les lieux-dits, petit guide d’un voyage dans le livre aux éditions Gallimard.
Publie “L’activité roussellienne” dans Tel Quel et “Valéry ou l’impossible Monsieur Texte” (sur Paul Valéry) dans Synthèse.
Donne le premier de plusieurs cours à l’Université Laval au Québec, Canada.
Publie trois nouvelles, “Autobiographie” dans Les cahiers du chemin, “Incident” dans Les lettres nouvelles, “Jeu” dans Le nouveau commerce, et trois études, “La bataille de la phrase” (sur La bataille de Pharsale, de Claude Simon) dans Critique, “Nouveau Roman, Tel Quel” dans Poétique, et un article sur Valéry dans Le Figaro littéraire, sous un titre choisi par la rédaction “‘Casseur’ et ‘poète d’Etat’”, qu’il aurait préféré appeler “Audaces d’un ‘poète d’État’”.
Du 23 au 25 avril: intervient au grand colloque, Tendances et techniques du roman français depuis 1945, organisé à l’Université de Strasbourg. Dans un amphi archi-bondé, il prononce une conférence intitulée “Esquisse d’une théorie des générateurs”, qui donne lieu à de vives discussions. Selon le compte rendu du journal Le Monde: “beaucoup d’étudiants assistaient à ces journées, venus notamment en grand nombre pour la communication de Jean Ricardou”.
Du 11 au 16 septembre: intervient au colloque La “créativité” artistique et scientifique organisé à Cerisy, avec une reprise légèrement augmentée de sa communication de Strasbourg et qu’il intitule “Éléments d’une théorie des générateurs”.
Février: parution de Révolutions minuscules aux éditions Gallimard, collection “Le chemin”.
Mai: parution de Pour une théorie du Nouveau Roman aux éditions du Seuil, collection “Tel Quel”.
Juin-juillet: cours d’été en France pour la Case Western Reserve University of Cleveland.
Du 20 au 30 juillet: co-direction (avec Françoise Van Rossum-Guyon) du colloque Nouveau Roman hier, aujourd’hui à Cerisy-la-Salle, colloque qu’il ouvre avec “Le Nouveau Roman existe-t-il?” et clôt avec “Naissance d’une fiction” (problèmes de l’élaboration textuelle sur l’exemple de La prise de Constantinople), texte qui sera récrit et développé dans Nouveaux problèmes du roman sous le titre “La fiction à mesure”, où il intervient dans presque toutes les discussions, dont il édite ensuite entièrement les deux volumes qui paraîtront, avec trois index, chez UGE dans la collection 10/18.
Publie la nouvelle “Une promenade contrariée” dans Le Monde, et quatre études théoriques, “L’énigme dérivée” (sur Claude Ollier) dans Les lettres nouvelles, “La fiction flamboyante” (sur Projet pour une révolution à New York, d’Alain Robbe-Grillet) dans Critique, “Modernité proustienne” dans Les nouvelles littéraires, et “Penser la littérature aujourd’hui” dans Marche romane, repris dans Sud.
Septembre: cours d’un demi-semestre à l’Université Laval de Québec, Canada.
5 novembre: démission, par une lettre au Monde, du Comité de rédaction de la revue Tel Quel.
Chargé de Cours à l’Université de Paris I.
Publie “Improbable strip-tease blanc” dans Les cahiers du chemin, puis une première version accompagnée de dessins, “Improbables strip-teases” aux Cahiers Odradek (Belgique). Il préface la traduction, aux éditions de l’Herne, des Actes relatifs à la mort de Raymond Roussel de Leonardo Sciascia avec un texte intitulé “Disparition élocutoire”. Le Monde publie son article “L’art de la feinte” sur Football, de Georges Londeix.
Parution de Le Nouveau Roman aux éditions du Seuil, collection “Écrivains de toujours”, qui connaîtra, en 1990, une version récrite, précédée d’une préface inédite et suivie d’une étude complémentaire, “Les raisons de l’ensemble”, dans la collection “Points” du Seuil.
Mai: tour de conférences en Norvège et Finlande.
Cours d’un semestre à l’antenne de la New York University en France.
Écrit sa pièce radiophonique, “Communications”, une production “Carte blanche” de France-Culture – réalisation Jean-Pierre Colas – première diffusion le 15 mars 1973, et qui sera présentée par l’ORTF pour le Prix Italia. En composant cette pièce, il explique s’être posé “certains problèmes de spécificité radiophonique et par exemple les deux suivants:
D’une part, la localisation de l’action. La radio ne montre pas le lieu des événements : elle peut le faire entendre (par des bruitages) ou le signaler (par des allusions du dialogue). Viser une spécificité radiophonique m’a ainsi conduit, non pas à rivaliser avec le théâtre ou la télévision, mais à travailler à partir de la souplesse topologique que permet la radio. Le moteur dramatique est ainsi alimenté, à diverses reprises et de façon variée, par la révélation progressive que certaines voix appartiennent à d’autres endroits que ceux que l’auditeur pouvait supposer.
D’autre part, l’émission des voix. La radio offre un ensemble de sons que l’on entend au loin par l’intermédiaire d’un appareillage. C’est cette caractéristique dont j’ai en quelque sorte proposé la mise en onde en faisant une voix venue aussi d’ailleurs, et par un appareillage: ce téléphone insistant, à partir duquel tout s’organise.
C’est donc la nature même du dispositif radiophonique qui a donné l’impulsion à une fiction que j’ai voulue à la fois prenante et critique : un “suspense” moderne.”
Publie “Contre le réalisme: la description” dans L’art vivant, “Le prisme d’Epsilon” (à propos de La vie sur Epsilon, de Claude Ollier) dans Le magazine littéraire et Degrés, “Un tour d’écrou textuel” (sur Triptyque, de Claude Simon) et “La conjonction différée” (sur Enigma, de Claude Ollier) dans Le magazine littéraire, enfin “Nouveau Roman: un entretien de Jean Thibaudeau avec Jean Ricardou” dans La nouvelle critique.
Juin: obtient sa Licence d’Enseignement, Lettres modernes Nouveau régime délivrée par l’Université de Paris VIII.
29 octobre: témoigne au procès que Jean-Edern Hallier a intenté à Minute qui l’a taxé de sympathies pour l’extrême-droite pendant la guerre d’Algérie. Ce témoignage, ainsi que ceux de Jean-Pierre Faye et de Jean Thibaudeau, permet de disculper Jean-Edern.
23 novembre: s’inscrit à l’Université d’Aix-Marseille en doctorat de troisième cycle, grâce à une dérogation accordée du fait de travaux déjà publiés.
18 décembre: échange avec Georges Raillard dans l’émission Dialogues de France-Culture, intitulée “Le Nouveau Roman existe-t-il?” (publié par les Presses universitaires de Grenoble sous le titre Écrire… Pour quoi ? Pour qui ?).
25 février: participe à l’émission “Ouvrez les guillemets”, magazine littéraire télévisé diffusé sur la première chaîne de l’ORTF et présenté par Bernard Pivot
Avril: série de conférences dans trois universités australiennes, Sydney, Brisbane et Canberra.
21 juin: colloque La production du sens chez Flaubert à Cerisy où il présente une contribution intitulée Belligérance du texte, qui sera récrite et développée dans Nouveaux problèmes du roman sous le titre “Le texte en conflit”. En effet, le roman flaubertien est systématiquement pénétré de descriptions, et c’est à partir des premières pages de Madame Bovary, notamment de la description de la casquette du “nouveau“ puis du fameux “gâteau de noces“, que Jean Ricardou étudie les rapports entre la description et le récit, car: “il n’y a pas de récit sans description (…) Que le rapport du récit et de la description soit nécessaire n’implique nullement qu’il soit pacifique. Loin de toute concorde, les deux catégories semblent prises, non sans paradoxe, dans les effervescences d’une contradiction parfaite. Si le récit ne peut se passer de la description qui l’accrédite, la description ne s’accomplit qu’en perturbant l’ordre du récit. (…) Davantage, ce conflit est multiple. Il provient de diverses propriétés de la description, dont chacune suscite une attaque particulière à laquelle le récit, à chaque fois, ne manque pas de répondre. Aptitude descriptive, attaque subséquente, riposte diégétique, telles sont les trois rubriques selon lesquelles peut s’analyser chaque bataille de la description et du récit.”
Du 1er au 8 juillet: dirige le colloque Claude Simon: analyse, théorie à Cerisy en présence de Claude Simon. En ouverture, il prononce la conférence intitulée “Claude Simon, textuellement”. À partir de l’opposition d’un colloque consacré à un pluriel, le Nouveau Roman, et un colloque consacré à un singulier, Claude Simon en l’espèce, il en vient à démontrer comment l’auteur devient scripteur, c’est-à-dire “produit de son produit (…) parce que sa pratique suscite de la théorie, et cette théorie une nouvelle pratique. Loin de s’opposer dans un face à face irréductible, pratique et théorie sont les deux phases nécessaires du procès de production.” Il conclut en postulant “l’avancée théorique de la pratique (…). La pratique élimine certains obstacles que rencontre la théorie; la théorie élimine certains obstacles que rencontre la pratique”, et présage, lors de la discussion qui s’ensuit: “Enseigner la littérature sera un jour, peut-être, enseigner à fabriquer du texte dans ce qu’on pourrait appeler des ateliers d’écriture. On y écrira du texte, mais en se demandant toujours quels procédés sont employés: l’enseignement sera une production conjointe de pratique et de théorie. Nous en sommes loin.”
Cours d’été à Paris pour la Columbia University en France.
Publie “La révolution textuelle” dans Esprit n° 12 et participe à la Table ronde sur “L’espace du texte” dans ce même numéro. C’est une attaque en règle contre “l’idéologie dominante” qui exige, à la base de l’écrit, un “quelque chose à dire”, pour y substituer un “quelque chose à faire”, une production langagière obéissant à certaines règles qu’il commence, dans ce texte, à établir.
Avril: travaille intensément sur l’article qui sera le premier d‘un “nouveau système”: “Le dispositif osiriaque”, qu’il introduit ainsi: “Brisure, réunion : ces deux principes adverses gouvernent le texte depuis toujours. C’est ce conflit inéluctable que met notamment en scène, dès les premières écritures, le mythe d’Osiris. Discohérence : cet agencement contradictoire ordonne le texte depuis peu. (…) Le premier volet de cette étude analyse, à partir du mythe égyptien, les mécanismes qui vouent tout texte à une segmentation et une réunion inévitables. Le second volet analyse, à partir de Les corps conducteurs (C. Simon), les mécanismes qui assignent certains textes à une segmentation et une réunion méthodiques. Le troisième volet analyse, à partir de Triptyque (C. Simon), les mécanismes qui conduisent certains textes à une discohérence systématique et provoquent ce qu’on pourrait nommer le trans-osiriaque.”
Il travaille également sur une communication pour le colloque à venir sur Robbe-Grillet, ainsi que sur un roman. Presque en même temps, il boucle un article de 20 pages sur le peintre Albert Ayme.
28 avril: soutient avec mention “Très bien” son Doctorat de 3ème cycle, mention “Littérature française” sur le sujet Le Nouveau Roman: fonctionnements, caractéristiques.
Du 29 juin au 8 juillet: dirige le colloque de Cerisy Alain Robbe-Grillet: analyse, théorie en présence de l’écrivain. Dans son intervention inaugurale, intitulée “Terrorisme, théorie”, reprenant l’idée paulhanienne d’une Terreur dans les lettres, il analyse les rapports de la pratique avec l’anti-terrorisme et l’évolution d’un Robbe-Grillet terroriste à un Robbe-Grillet anti-terroriste…
Cours d’un semestre à la New York University en France.
Parution d’“Aspects proustiens de la métaphore productrice” dans les Cahiers Marcel Proust, texte qui sera entièrement récrit et développé dans Nouveaux problèmes du Roman sous le titre La métaphore d’un bout à l’autre, et qui étudiera les problèmes de la métaphore productrice à partir de À la recherche du temps perdu.
Publication dans Poétique de “La population des miroirs” (sur Instantanés, d’Alain Robbe-Grillet), texte qui sera entièrement récrit et développé dans Nouveaux problèmes du Roman où sont étudiés les problèmes de la similitude à partir de textes de Robbe-Grillet, de “Production critique” (réponse à l’enquête “Des écrivains répondent”) dans France nouvelle, et d’“Écrire en masse” dans L’Humanité du 14 et 21 novembre.
“Le dispositif osiriaque” paraît dans Études littéraires (Université Laval, Québec, Canada), ainsi que le texte accompagnant le livre Paradigme d’Albert Ayme: “éléments plastiques d’Albert Ayme, éléments théoriques de Jean Ricardou”, aux éditions Carmen Martinez.
Quitte l’Éducation Nationale.
Participe au Séminaire Le texte (à effets) de fiction dirigé à Cerisy-la-Salle par Jean-Claude Raillon.
Publie “Enterrement d’une île“ dans L’Humanité, “Le Nouveau Roman est-il roussellien?“ dans L’Arc, “Peinture politique“ (paradigme blanc, gris, noir, d’Albert Ayme) dans info arTitudes n° 16, “Travailler autrement“, dans L’enseignement de la littérature (colloque de Strasbourg), “Penser la peinture autrement“ en introduction de Le corps de la graphie, de Francis Bernard, et « Les miroirs du récit » (sur Le récit spéculaire de Lucien Dällenbach) dans Le Monde.
Présente “Penser la littérature autrement“ au Colloque sur la situation de la littérature, du livre et des écrivains au C. E. R. M. (Centre d’études et recherches marxistes), et participe aux débats très animés.
Prend part avec Jean-Pierre Faye, Claude Prévost, et Jean Thibaudeau, au débat “Avant-Gardes“ publié dans La nouvelle critique, et réalisé un entretien avec Albert Ayme, “Écrire sur l’art”, publié dans Opus International.
Septembre-octobre: passe six semaines à New-York où il donne un nouveau cours d’un demi-semestre à la New-York University. Selon l’une de ses étudiantes: “C’est terrible, vos cours; il faut penser sans arrêt.“ Il profite de son séjour pour visiter, souvent en compagnie de Tzvetan Todorov, beaucoup de galeries qui lui font découvrir une peinture américaine contemporaine qu’il trouve très décevante, “parce qu’elle demande beaucoup plus de travail à celui qui la contemple qu’elle n’en a requis à celui qui l’a réalisée“, voire nulle, car “ils font tout pour se distinguer les uns des autres, mais tout ça aurait pu être peint par la même personne. C’est parce qu’ils ne théorisent pas, c’est n’importe quoi“.
Participe au séminaire Le texte (à effets) de théorie dirigé à Cerisy-la-Salle par Claudette Oriol-Boyer
Avril: parution de Nouveaux problèmes du roman aux éditions du Seuil, collection “Poétique”.
28 avril: participe à l’émission littéraire Apostrophes, animée par Bernard Pivot, où il est invité pour la présentation de Nouveaux problèmes du roman.
Mai: échec de sa candidature au CNRS où, dit-il, personne ne comprenait son travail sauf ceux qui étaient déjà au courant, et où, lui a-t-on rapporté, il a été demandé: “Qu’est-ce que c’est que ça? ce n’est pas de la philosophie!” Il remarque: “Si j’en avais l’occasion, je leur dirais: Et qu’est-ce que vient faire la philosophie au CNRS?”
Aussi bien, après avoir bénéficié d’une bourse de 2 ans du CNL et ne souhaitant pas reprendre son enseignement au collège, choisit-il de devenir conseiller pour la programmation et l’édition du Centre culturel international de Cerisy. En fait son engagement à Cerisy auprès d’Edith Heurgon a débuté avec les années 70 et se poursuivra jusqu’à son décès.
Parution d’“Écrire en classe” dans Pratiques, de “Le confort dans l’opinion” dans le n° 1 d’un petit mensuel, intitulé Lettres du monde, et de “Pour une déontologie de la controverse” dans le n° 2.
24 juillet: intervention à Cerisy au colloque Lieux et figures de l’imaginaire dirigé par Wanda Bannour et Maurice de Gandillac avec une contribution intitulée “De l’îlot à l’ilote”, où il se propose de “faire voir en quoi la formule de Roussel ‘Chez moi, l’imagination est tout’ est exacte et en quoi elle est fautive”.
Nouveau séjour-conférences à New-York où il visite de nombreux musées.
Parution de “L’accueil du débat” dans Lettres du monde n° 3, et de “L’indiscutable imperceptible” dans le n° 4; mais, en constatant que le périodique n’est plus imprimé, il remarque: “c’est ronéotypé, je n’ai jamais pu supporter ça, j’arrête”.
Dirige avec Lucien Dällenbach le colloque Problèmes actuels de la lecture qu’il ouvre avec une conférence intitulée “Les leçons de l’écrit (place et rôle de la lecture dans le procès d’écriture)”, où il situe la lecture comme une phase constitutive du procès d’écriture et précise que “lire, c’est prendre l’écrit en considération sur le mode de l’échange”. Appuyant sa démonstration sur son roman, La prise de Constantinople, il définit deux sortes de lecture: celle qui fournit une leçon “consumériste”, dite lecture avortée, et celle qui fournit une leçon “élaboratrice”, dite lecture épanouie.
Visiting Professor à l’Université de Guelph, dans l’Ontario, Canada.
Du 2 au 12 août: participe au colloque Pour un nouvel enseignement du français à Cerisy, organisé par Jean-François Halté et André Petitjean de la revue Pratiques, avec un exposé intitulé “L’ordre des choses ou une expérience de description méthodique”, qui rend compte d’un exercice conduit autrefois avec une classe de sixième. Cette expérience lui a permis d’établir que, contrairement à l’idéologie de la représentation qui suppose que c’est à partir de l’objet à décrire que se fait la description, il est possible de soutenir l’énoncé inverse: c’est à partir de la description que se fait l’objet à décrire.
11 octobre: conférence à la Wayne University de Detroit intitulée “Proust: de l’expression à la production”.
Juillet: participe au colloque Psychanalyse des arts de l’image, organisé par Anne Clancier. Inscrite hors programme, sa communication est intitulée “Le nom de Roussel ou fonction inverse du lapsus”. Cette communication, volontairement donnée “Hors programme”, vise à mettre en relief un mécanisme d’importance: le lapsus, à propos duquel il soutient la thèse suivante: selon la structure de l’espace où il surgit, le lapsus présente ou bien la fonction construite depuis longtemps par la psychanalyse classique, ou bien, dans certains cas, une fonction strictement inverse. La démonstration s’effectue sur la base de l’avant-dernière strophe de L’âme de Victor Hugo de Raymond Roussel.
Du 4 au 14 août: participe au Séminaire Pour une théorie matérialiste du texte I dirigé à Cerisy par Marc Avelot.
Du 25 juillet au 4 août: participe au colloque de Cerisy Borges l’autre avec un exposé intitulé “Bien faire, et laisser dire”, où il défend l’idée que la devise de l’analyse textuelle pourrait être “Écrire, c’est outredire”.
Du 18 au 25 août: participe au séminaire Pour une théorie matérialiste du texte II dirigé à Cerisy par Marc Avelot.
Publie “C’est l’empressement” dans La chronique des écrits en cours n° 1, “Pour une théorie matérialiste du texte” dans L’homme et la société, et “L’être lettré” (à propos de Renaud Camus et Maurice Roche) dans La chronique des écrits en cours n° 2.
Parution de Le théâtre des métamorphoses aux éditions du Seuil, collection “Fiction & Cie”.
Publie “Une lettre à Bertrand Poirot-Delpech” (à la suite de son feuilleton sur Le théâtre des métamorphoses) dans Le Monde du 5 février.
Du 5 au 12 avril: participe au séminaire Pour une théorie matérialiste du texte III dirigé à Cerisy par Marc Avelot.
27 mai: obtient son Doctorat d’État ès-lettres et sciences humaines, mention « Très Honorable », avec félicitations du jury, à l’Université de Toulouse-Le Mirail.
Du 17 au 24 août: dirige le colloque de Cerisy Albert Ayme et le Paradigme en peinture, où il présente une contribution intitulée “La suite dans les idées”, remaniée plus tard et devenue “Cristal qui change”.
Parution de l’entretien “Le tout à lire” avec Mireille Calle-Gruber dans Micromegas, n° spécial Nouveau Roman, d’“Une lettre sur la maintenance” (présentation d’une lettre de Jean Paulhan) dans La chronique des écrits en cours n° 3, et de “L’escalade de l’’’auto-représentation’” dans Texte n° 1, Toronto (Canada).
Printemps: parution de “L’art du X” dans Littératures n° 7, revue de l’Université de Toulouse-le-Mirail, repris dans La cathédrale de Sens, ouvrage publié en 1988 aux Impressions nouvelles. Les principes de ce texte majeur autant qu’énigmatique, ayant, tout comme “Improbables strip-teases”, une aptitude à battre en brèche “l’immédiate lucide entité du sens” par des manipulations de la grammaire et des modifications de la graphie, se trouvent en grande partie élucidés dans Le théâtre des métamorphoses, chapitre 4, section II (éditions du Seuil).
Parution de “Oui et non” (sur l’ingérence auctoriale en matière de lecture et la place du savoir dans la structure dite texte) dans Sud, de “Quelle est votre définition du roman pour aujourd’hui?” dans Révolution, et de l’entretien avec Bernard Magné, “Lire ce qui change” (sur Le théâtre des métamorphoses), dans Affaires de style.
Représentation de “Blanc sur noir” (avec quatre occurrences inédites de la série graphique à l’œuvre dans Le théâtre des métamorphoses) aux Mille et un soirs au Théâtre-Poème, Théâtre-Poème, Bruxelles.
Du 2 au 9 avril: participe à un Atelier avec Jean Ricardou: Le texte de fiction et sa théorie à Cerisy, dirigé par Marc Avelot et Benoît Peeters.
Du 23 juillet au 2 août: prononce à Cerisy la conférence inaugurale, “Pluriel de l’écriture”, au colloque Les ateliers d’écriture, dirigé par Claudette Oriol-Boyer.
Au terme de sa conférence, qui s’efforçait de démontrer que l’écriture est une activité qui gagne à être menée par une pluralité d’agents, il rappelle la prophétie qu’il avait faite au colloque Claude Simon: analyse, théorie: “Enseigner la littérature sera un jour, peut-être, enseigner à fabriquer du texte dans ce qu’on pourrait appeler des ateliers d’écriture. On y écrira un texte, mais en se demandant toujours quels procédés sont employés: l’enseignement sera une production conjointe de pratique et de théorie.”
Dirige un séminaire hebdomadaire au Collège International de Philosophie à Paris, où débute l’élaboration d’une nouvelle discipline, la Textique, à laquelle il se consacrera de plus en plus, car, dira-t-il, “J’ai trouvé ce que je cherchais.”
Du 6 au 16 août: soucieux de rompre avec la formule du “colloque” qui ne constitue pas, à ses yeux, un dispositif de travail sérieux, il organise son premier séminaire à Cerisy, intitulé “Comment écrire la théorie?”.
Septembre: dirige un séminaire intensif de maîtrise à l’Université de Chicoutimi, Québec, Canada.
Parution de “La lune et le doigt” (problèmes de la collectivité dite “revue”) dans Conséquences, d’“Aveugle à son aveuglement” dans Texte en main, de “Le texte survit à l’excité” (à propos d’intertextualité) dans Texte (Toronto), de “L’utilité d’une erreur” dans Texte en main, d’“Un habitant de la couronne” (sur Alain Robbe-Grillet) dans Conséquences, et de “L’enq’lecteur” (préface à L’enquêteur de Martin Vaughn-James) chez Futuropolis (réédité aux Impressions nouvelles en 2002).
Deuxième année du séminaire au Collège International de Philosophie, Paris.
Parution de “Les raisons de l’ensemble” (problèmes de la communauté en littérature, sur l’exemple du Nouveau Roman) dans Conséquences, de “Degrés de l’illusoire” dans Texte en main, et de “Les hauts et bas de l’antitexte” dans Texte-Antitexte, Nice.
Dernière année de son séminaire au Collège International de Philosophie, auquel il a donné pour titre Initiation à la textologie.
Parution de “La couverture découverte” dans Protée, revue de l’Université de Chicoutimi (Québec, Canada), de “Dédoubler la recouverte” et de “Méfaits de la diagonale” dans Texte en main.
Parution de la nouvelle “Conte dans le goût d’autrefois” dans la Nouvelle revue française, de “Les hauts et bas de l’antitexte” dans Cahiers de Narratologie (Université de Nice), et de “L’etcétérite” dans Valéry, pour quoi?, collectif, publié aux Impressions nouvelles.
Réédition du livre de nouvelles Révolutions minuscules aux Impressions Nouvelles. Le recueil initial est augmenté d’un long texte inédit, “Révélations minuscules, en guise de préface, à la gloire de Jean Paulhan”, qui en double le volume.
Parution de La cathédrale de Sens aux Impressions nouvelles.
Publie “Éléments de textique (I)” (pour une théorie des textures) dans Conséquences, “Un double contre-pied” (présentation de “Enterrement d’une ile”) dans Tigre, “Éléments de textique (II)” dans Conséquences, et un entretien avec Marc Avelot intitulé “Passages à l’acte” (sur Révolutions minuscules et La cathédrale de Sens) dans Le mensuel littéraire et poétique (Bruxelles).
Du 22 au 27 août: participe au colloque de Cerisy La réécriture dirigé par Claudette Oriol-Boyer, où il fait un exposé intitulé “Les apports de la Textique”, dans lequel il définit la récriture comme un groupe réfléchi de concepts et de propositions par l’office duquel advient un écrit second. Il montre que, dans ces conditions, un écrivain, qui se croirait passé maître, ne serait qu’un apprenti qui s’ignore, et qu’à se juger singulier, il censure le collectif qu’il constitue.
Parution de Une maladie chronique aux Impressions nouvelles.
Du 15 au 22 juillet: participe au colloque Didactique du français organisé à Cerisys par André Petitjean et la revue Pratiques, où il prononce la conférence “Deviens, lecteur, le scripteur que tu es”. Il y développe une analyse opérationnelle visant à démontrer que la lecture n’est qu’une part du procès d’écriture.
Août: tenue à Cerisy du premier Séminaire de Textique, sous le titre “Objet, méthode, concepts”.
Parution de “Pour une théorie de la récriture” dans Poétique, de “Le lecteur dératé” dans Texte en main, d’“Éléments de textique (III)” dans Conséquences, d’“Écrire à plusieurs mains” (sur les ateliers d’écriture) avec la rédaction de Pratiques.
Du 24 au 31 juillet: participe au colloque La fictionnalité à Cerisy avec une conférence intitulée “Sous une fiction, l’autre” qui, curieusement, ne sera pas reprise dans l’édition des Actes du colloque. C’est pourtant un appareil conceptuel raffiné et efficace qu’il fournit en distinguant deux fictionnalités dont l’une a pour effet de cacher l’autre. Faisant appel à la textique qu’il développe intensément à cette époque, il met l’accent sur la seconde fictionnalité, à partir de trois exemples: “d’abord, plusieurs vers de Didier Coste, qui l’expérimente avec soin; puis, un paragraphe de Jean-Paul Sartre, qui l’utilise subrepticement pour résoudre un délicat problème technique; enfin une phrase de Roman Jakobson qui jusqu’à une erreur la subit.”
Parution d’une version récrite de Le Nouveau Roman, précédée d’une préface inédite et suivie d’une étude complémentaire, “Les raisons de l’ensemble”, aux éditions du Seuil, collection “Points”.
Août: Séminaire de Textique (2): “Recyclage, éclairage”.
Parution d’“Éléments de textique (IV)” dans le n° 13/14 de Conséquences intitulé Contrebandes.
19 octobre: intègre le groupe de réflexion sur l’aménagement de l’ouest de la Grande Arche de la Défense à Paris que l’architecte Roger Titus a constitué dans le cadre d’une consultation lancée par l’EPAD (Établissement public pour l’aménagement de la région de la D2fense). Ce groupe réunit Henri Alster (banquier), Peter Brook (metteur en scène), Paul Caro (chimiste), Jean-Claude Carrière (scénariste), Michel Cassé (astrophysicien), Ghislain His (étudiant en architecture), Claudy Malherbe (musicien), Jean-Pierre Raynaud (biologiste), et Sourya Titus.
Pour en savoir davantage sur la participation de Jean Ricardou à ce projet, voir l’article de Nicolas Tixier, “Jean Ricardou édifiant”, dans Écrire pour inventer (à partir des travaux de Jean Ricardou), Hermann, Paris 2020, p. 455-480.
On y trouvera les quatre lettres adressées par Jean Ricardou aux autres membres de la commission, ainsi qu’un dessin, permettant de saisir le programme de travail qu’il envisageait et la recherche méthodique de fonctionnalité multiples qu’il proposait: un projet qui transforme à grande échelle l’ensemble du paysage urbain tout en développant une pluralité de micro-paysages urbains, générateurs d’espaces publics, privés, disponibles chacun pour des activités variées.
Décembre: remet ses “Réponses au questionnaire du 12 décembre 1990, dans le cadre du Groupe de réflexion sur l’ouest de la Grande Arche de la Défense”.
Janvier: remet son “Rapport du 8 janvier 1991, dit ‘en 200 mots’”, dans le cadre du Groupe de réflexion sur l’ouest de la Grande Arche, où il propose d’améliorer le programme avec un “traitement structurel” des points principaux.
Février: fournit une “présentation succincte, légèrement différente, de l’esquisse programmatique exposée au sous-groupe de réflexion sur l’Ouest de la Grande Arche”, offrant “l’esquisse d’une esquisse du Projet Centreterre: Un lieu dont Paris sera une banlieue”, muni d’un “NB: Cette esquisse est une application sommaire de la discipline intitulée Textique”.
10 mars: invité, à la suite du projet EPAD, à participer aux réunions pour le Schéma Directeur de l’Ile de France. Selon l’architecte et chef du groupe de travail, les participants manquent d’imagination, de créativité, alors que Jean Ricardou en déborde. Mais ses projets, trop novateurs et bouleversant les conceptions communes, n’y auront pas plus de succès qu’à l’EPAD.
Printemps: travaille assidûment à son Compendium Textique, destiné au Séminaire de Textique (dénomination qu’il abrège alors en un détonnant Semtex, plus tard remanié en Semtext). Cet ouvrage figure désormais sur le présent site, comme le Carnet de textique n° 5.
Fin juin: remise du projet Grand Axe de l’EPAD, auquel il a participé.
Août: Séminaire de Textique (3): “Principes, problèmes”; deux contributions complémentaires: le Compendium Textique, version provisoire de sa Théorie unifiée de l’écrit, et “Écriture textique”, première version de son programme textique d’écriture en atelier, le Bestiaire (comprenant huit règles), mis au point en recherchant, dans le domaine pratique, une correspondance avec l’effort de la théorie. L’activité proposée répond, est-il indiqué, à trois orientations décisives: l’apprentissage consenti dans le domaine de l’écriture, le travail à plusieurs, impliquant des règles communes, et l’universalité visée de la démarche suivie, en tant qu’elle est fondée sur une approche rationnelle qui met à égalité tous les membres du groupe (sans distinction de statut, notamment quant au sexe).
Parution d’“Une maladie éludée” dans Cahiers de narratologie (Université de Nice-Sophia Antipolis), d’“Avez-vous appris à écrire?” dans Digraphe, de “Le stylo à trois plumes”, avec Louise Milot, Frances Fortier et Robert Dion dans Urgences (Université de Chicoutimi), et de “How to Reduce Fallacious Representative Innocence, Word by Word”, avec Michel Sirvent dans Studies in 20th Century Literature.
Du 10 au 20 août: participe au colloque Raymond Roussel, perversion classique ou invention moderne? à Cerisy, où il présente une conférence intitulée “Raymond Roussel: Un académisme démesuré”. Dans cette intervention, il définit ce que l’on peut entendre par “modernité” dans les Lettres et dégage les conditions textiques d’une telle modernité, au crible desquelles il examine ensuite les principales procédures rousselliennes, dont il démontre qu’elles ressortissent finalement à un “académisme démesuré”.
Août: Séminaire de Textique (4): “Textures élémentaires”; contribution principale: Promptuaire textique (révision du Compendium textique 1991), trois contributions supplémentaires: “Un académisme démesuré”, “La raison textuelle” (qui présente et analyse certains concepts de base de la Textique), enfin “Éléments de textique (V)” (“suite du feuilleton interrompu dans la revue Conséquences”).
Parution d’“Une immersion du récit dans le texte” dans Cahiers de narratologie (Université de Nice-Sophia Antipolis), et d’“Écrire à mainte main” dans Impressions du Sud.
Du 13 au 23 août: participe au colloque Saussure aujourd’hui à Cerisy, dirigé par Michel Arrivé et Claudine Normand, où il présente une conférence intitulée “Les retours de l’écrit dans l’impensé de la parole et de la langue”, dans laquelle, pointant la mésestimation de l’écrit par le célèbre linguiste vis-à-vis de l’oral, il montre que ce refoulement favorise certains retours insus, non seulement dans les Cahiers sur les anagrammes, mais encore dans le Cours de linguistique générale.
Août: Séminaire de Textique (5): “Principes d’analyse”: contribution principale: Promptuaire textique (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Minuties: ralentir” (à propos de la circonscription, opération qui, dans le texte, isole un segment pertinent pour telle phase de l’analyse, et que celle-ci prend alors en compte hors le reste).
Parution d’une contribution dans “Notice”: 131 nouvellistes contemporains par eux-mêmes, aux éditions Manya, Levallois-Perret, de “Belvédère” dans Quai Voltaire, et de “Blanc sur noir” (avec quatre occurrences inédites de la série plastique incluse dans Le théâtre des métamorphoses), Mille et un soirs au Théâtre-Poème aux éditions du Théâtre-Poème, Bruxelles.
Août: Séminaire de Textique (6): “Circonscription, palinodie”; contribution principale: “Vers la polytextique” ; contribution supplémentaire: “Vers l’iconotextique” (“esquisse provisoire” d’une définition de la “Figure: L’on appellera figure, ou schème, tout espace d’un seul tenant faisant contraste avec l’alentour” et de ses divers aspects.).
Parution de “Discernement matérialiste” dans Cahiers marxistes et de “Textique en jeu” dans Premières rencontres nationales des ateliers d’écriture, Retz.
Du 19 au 29 août: participe au colloque Le génie du lecteur à Cerisy, où il présente la conférence “Lire: polir ou pâlir”. Demeuré longtemps inédit, ce texte s’efforce de construire, à l’aide de la discipline textique, les différentes phases du cycle de lecture à partir d’un exemple tiré de l’essai de Jean-Paul Sartre Qu’est-ce que la littérature?.
Septembre: À la suite d’une tentative de Roger Titus de redémarrer le Groupe de Réflexion en vue d’une présentation du projet à l’EPAD, le 21 septembre il envoie aux membres du groupe une lettre qui se termine ainsi: “Observant que la prochaine réunion doit avoir lieu à la fin de septembre et la présentation à l’EPAD au début octobre, je me rends compte que le temps est trop limité pour que se puissent, à supposer l’affaire possible, accorder, ou distribuer, des violons dont l’un, sans doute, le mien, apporte désormais une dissonance trop sensible. Dès lors le souci de ne gêner en rien le Groupe de Réflexion m’incite à n’en plus faire partie, tout en lui souhaitant, croyez-le bien, le meilleur des succès.”
Août: Séminaire de Textique (7): “La consistance texturale”: contribution: “Polytextique en vue”.
Parution d’“Un soir d’automne à la Mutualité” dans L’infini, de “Les retours de l’écrit dans l’impensé de la parole et de la langue”, numéro spécial de Linx; “Saussure aujourd’hui” (Université de Paris X-Nanterre), et de “Dites, Jean Ricardou, la textique, qu’en est-il?” dans Le mensuel littéraire et poétique (Bruxelles).
Août: Séminaire de Textique (8): “Schèmes, grammes, icônes, symboles” : contribution principale: “Premières bases polytextiques”; contribution supplémentaire: “Le principe de parcimonie”.
Parution de “Saluer sa mémoire” dans Présence de Pierre Caminade (Université de Toulon et du Var), chez Edisud.
29-31 mai : au colloque de l’Université d’Angers sur le poète Pierre Garnier, présente une contribution intitulée “Un écrit lunatique”, qui paraîtra aux Presses de l’Université d’Angers en 1998.
Août: Séminaire de Textique (9): “L’économie des ‘moyens’”, notion fondamentale dans son “système“; contribution spécifique: “Le principe de parcimonie” (où “Ce que l’on essaiera, d’emblée, sous l’angle théorique, c’est d’éclaircir, avec certaines de ses implications, la capitale opposition qui distingue, l’une de l’autre, dans l’obtention de cet effet [de représentation], la manière dispendieuse et la manière parcimonieuse”), qu’il appliquera dans les contributions complémentaires, “Un écrit lunatique”, avec une analyse à la loupe textique de “certaine page de Pierre Garnier offerte dans la perspective nommée Poésie Spatiale”; et “Rencontre de la poésie spatiale et de la textique”, face à Pierre Garnier, qui présente “La poésie spatiale”. En outre est fournie comme à l’accoutumé la contribution qui résume l’édifice de la textique en son actuel développement, cette fois intitulée “Polymodalité de l’écrit”.
Du 13 au 23 août: participe au colloque Mallarmé à Cerisy sous la direction de Bertrand Marchal et Jean-Luc Steinmetz, où il prononce une longue conférence intitulée “Une leçon d’écriture de Stéphane Mallarmé”. Ce travail minutieux, mettant en œuvre la conceptualité textique, démontre la puissance analytique de cette théorie sur l’exemple du sonnet en “x”. Mais il démontre aussi la capacité qu’a la textique, grâce à l’analyse des structures qu’elle permet, d’améliorer un écrit par une récriture, qui n’introduit en général qu’un changement minime (substitution d’une lettre, ou d’un mot, par exemple).
Août: Séminaire de Textique (10): “L’écrit à la loupe”; contribution principale: “Intelligibilité structurale de l’écrit”; contributions supplémentaires: “Le ready-made hyperreprésentatif” (ainsi explicité: “Si l’on définit ce qu’à l’ordinaire on appelle “expressivité” et, en textique, pour des raisons théoriques et terminologiques, hyperreprésentation, le fait, pour une formule, d’exalter ce qu’elle déclare, il est loisible de montrer qu’on peut l’obtenir par une prodigalité ou une économie des “moyens”. Or cette dernière sera d’autant plus réussie qu’on aura su se rendre attentif, scrupuleusement, aux conditions opératoires. Ou, si l’on préfère, que l’on aura su remarquer ce qui, dans les conditions offertes, se trouvait, d’une certaine manière, déjà effectué sous cet angle. Ou, si l’on aime mieux, que l’on aura su distinguer ce qu’en textique on nomme le ready-made hyperreprésentatif”), et “Contre l’écriture, l’auteur” (ou bien “Contre les ateliers d’écriture? L’auteur”).
Parution de “Le ready-made hyperreprésentatif”, contribution présentée au colloque de l’Université de Pau, dans Propriétés de l’écriture, aux Presses Universitaires de Pau.
Parution d’“Un écrit lunatique”, contribution présentée au colloque Pierre Garnier de l’Université d’Angers, aux Presses de l’Université d’Angers.
Du 24-27 octobre: colloque de Tournon/Valence, Mallarmé et après ?, où il présente une contribution intitulée “Tel qu’en lui-même enfin Mallarmé s’améliore”.
Août: Séminaire de Textique (11): “Logique de l’“expressivité’”; contribution principale: “Intelligibilité structurale de l’écrit” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “L’œuvre au blanc”, analyse textique du rôle du blanc sur la page, et de la page blanche dans le livre.
Parution de “La contrainte corollaire” dans Formules qui se revendique la « revue des littératures à contraintes ».
Août: Séminaire de Textique (12): “Logique de la contrainte”: contribution principale: “Unification Fondamentale”, premier fascicule d’“Intelligibilité structurale de l’écrit” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “La population des contraintes” (“premiers rudiments pour un cordial débat avec la revue Formules, revue des littératures à contraintes, à partir de l’article Définir la contrainte? de Bernardo Schiavetta”).
Parution de “Page blanche”, suivi de “L’œuvre au blanc” dans Amadis (Université de Bretagne Occidentale), de “Les leçons d’une erreur” dans Formules, et de l’entretien “La textique, quelle est-elle?” dans À travers champs.
Août: Séminaire de Textique (13): “Récrire suivant la textique”; contribution principale: ”Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “La logique du RAPT” (c’est-à-dire “Récrit Avisé Par la Textique”), à savoir un “écrit s’efforçant, au fil d’une examination textique, d’obtenir, soit en vue d’accréditer un éventuel diagnostic d’imperfection, soit aux fins de tester la praticabilité d’un surcroît, un perfectionnement dans sa logique. Ainsi, dans la mesure où l’analyse textique a fait saillir un acrostiche calamiteux dans le premier quatrain du Sonnet d’Arvers, tel sonnet est passible, pour qu’en soit complété le diagnostic en stipulant si cette erreur est intrinsèque ou extrinsèque à la logique de cet écrit, d’une récriture avisée par la textique, bref d’un loisible RAPT, apte à ôter ladite faille”).
Du 14 au 21 août: participe au colloque Écritures et lectures à contraintes à Cerisy, dirigé par Jan Baetens et Bernardo Schiavetta, où il présente sa conférence “Logique de la contrainte”, dans laquelle il démontre, sur l’exemple du Lipogramme en e de Raymond Queneau, que l’OuLiPo, contrairement à ce que d’aucuns dans ce “groupe” prétendent, n’est ni un OuLiCon (Ouvroir de Littérature à CONtraintes) ni un OuLiPer (Ouvroir de Littérature PERfectionnée), car certaines de ses consignes agissent à l’inverse de contraintes et la mise en œuvre de certaines contraintes se trouve grevée de laxismes qui s’opposent à un perfectionnement dans leur application.
Parution de “L’impensé de la contrainte” dans Formules.
Août: Séminaire de Textique (14): “L’interscrit (premiers problèmes)”: contribution principale: ”Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “L’interscrit: condition, composition, connexion”.
Du 23 au 31 août: participe au colloque de Cerisy Pontigny, Cerisy dans le S.I.E.C.L.E. (Sociabilités Intellectuelles Échanges Coopérations Lieux Extensions) sous la direction de François Chaubet, Edith Heurgon et Claire Paulhan. Il y intervient en tant que Conseiller à la programmation et à l’édition du Centre culturel, avec une conférence intitulée “Singularités cerisyennes”.
Août: Séminaire de Textique (15): “L’interscrit (nouveaux problèmes)”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contributions supplémentaires: “Catégories interscriptives” et “Début d’un débat”, présentation d’un texte intitulé “Outre la sémiotique”, en réponse à la contribution intitulée “Objections à la Textique” de Bernardo Schiavetta, co-directeur de la revue Formules.
Août: Séminaire de Textique (16): “L’interscrit (mise en ordre)”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Exhaustion de l’interscrit”.
Août: Séminaire de Textique (17): “L’interscrit (affinement de l’exhaustion)”: contribution principale: ”Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: ”Grivèlerie (sur un inter(caco)scrit)”, qu’il présente ainsi: “La grivèlerie, entendue comme la petite escroquerie revenant à consommer sans payer, est requise, ici, pour désigner l’étrange façon par laquelle À la recherche du temps perdu cite le célèbre passage de Chateaubriand sur le gazouillement de la grive”.
Parution de « Bestiaire latéral” (en préface à Bestiaire latéral, par Maurice de Gandillac), Atelier de l’Agneau, Saint Quentin de Caplong.
Août: Séminaire de Textique (18): “Vers une paramétrisation générale de l’écrit”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Page (une dyade paramétrique)” première version d’une analyse visant à l’intellection des structures que comporte l’objet aussi méconnu que répandu désigné dans l’intitulé.
Parution de “Tel qu’en lui-même enfin Mallarmé s’améliore” dans Mallarmé et après ?, colloque de Tournon/Valence, aux éditions Noésis, collection “Formules”.
Août: Séminaire de Textique (19): “Vers une paramétrisation générale de l’écrit (2)”; contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contributions supplémentaires: “Page: décapage”, deuxième version de “Page » (2006), et “Détermination paramétrique”.
Août: Séminaire de Textique (20): “Comment écrire (la théorie)”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contributions supplémentaires: “Pour une élucidation de la cacostructuralité “schémique””, et “Le style transparallélique”, où sont étudiés les parallélismes dans l’écrit, c’est-à-dire les reprises notables affectant au moins deux segments que leur ressemblance rapproche en les rendant remarquables du fait de leur particularité commune, tandis que leur relation transparaît comme telle, confirmant ainsi mais outrepassant non moins la simple insistance du parallèlisme, selon donc un transparallélisme.
Du 20 au 30 juillet: participe au colloque de Cerisy La sérendipité dans les sciences, les arts et la décision, avec une conférence intitulée “Roman: des inventions par l’imprévu”, où, sur l’exemple de son roman Les lieux-dits, il s’efforce d’éclairer, à partir des concepts de programme et de projet, deux phénomènes: d’un côté, le programme et le projet correspondant au lancement du travail; d’autre part, les aléas, absolument non programmés, ayant amené à des inventions scripturales.
Août: Séminaire de Textique (21): “Comment écrire la théorie (2)”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Le technicoscrit transparallélique”, c’est-à-dire l’organisation de l’écrit théorique selon des séries identiques de rubriques (Dénomination, Définition, Exemplification), visant à couvrir l’intégralité des structures de l’écrit afin d’établir une conceptualité d’ensemble aspirant à fournir une théorie unifiée.
Août: Séminaire de Textique (22): “Unifier le divers (1)”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Intelligibilité structurale du trait”: “C’est le TRAIT qui se trouve ici l’objet d’un examen précautionneux, avec lequel s’élucident, non seulement les pièges ourdis par la langue, mais encore les structures et les fonctions d’une forme aussi méconnue que répandue.” (extrait de la quatrième de couverture pour la version récrite, publiée en 2012 dans la collection Textica, n° 2, Les impressions nouvelles).
Août: Séminaire de Textique (23): “Unifier le divers (2)”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Intelligibilité structurale de la page”, nouvelle récriture des versions de “Page”, présentées en 2006 et 2007.
mai: lancement aux éditions Les impressions nouvelles de la collection Textica, dont il assume la direction et où il publie les volumes n° 2 et 3, Intelligibilité structurale du trait et Grivèlerie.
Du 9 au 16 juin: participe au colloque de Cerisy Roussel: hier, aujourd’hui avec une conférence intitulée “Roussel rime ailleurs”, où il propose une analyse de la machinerie de la représentation à l’œuvre chez Roussel en la réduisant à deux volets majeurs (l’un du registre de l’écartement, l’autre du registre du rapprochement). De sa démonstration, il tire deux leçons: la première est que les deux romans Impressions d’Afrique et Locus solus souffrent d’un déficit de lecturabilité quant à leur mécanisme producteur (qu’est venu combler l’ouvrage Comment j’ai écrit certains de mes livres); la seconde met en évidence la manière dont une insuffisante théorisation de l’écrit conduit de nombreux écrivains, à l’instar de Roussel, à certaines imperfections dans leur pratique.
Août: Séminaire de Textique (24): “Pour un écrit publiable”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contributions supplémentaires: “Satisfaire un lectorat” (où sont recommandés des procédés d’écriture ne ressortissant en rien au mystère et se trouvant à la disposition de quiconque souhaite les employer, en permettant au lecteur de saisir les aspects novateurs d’un écrit), et dernière version offerte au Semtex d’“Intelligibilité structurale de la page”, où “l’espace de la page n’est pas traité comme un réceptacle anodin où viennent s’inscrire, d’après la volonté d’un agent, des graphismes doués de signification, mais comme un champ dont chaque fragment est susceptible, en fonction des diverses structures littérales qui s’y trouvent établies, de se connecter à d’autres en produisant certains effets de représentation” (avant-propos de Gilles Tronchet, pour l’édition de l’ouvrage dans la collection Textica, n° 7, Les impressions nouvelles, 2018).
Du 5 au 15 août: Séminaire de Textique (25): “Le souci du détail”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Arvers à revers”, leçons théoriques et pratiques à tirer d’un acrostiche calamiteux dans le “sonnet d’Arvers”.
Du 28 juillet au 4 août: participe au colloque Supports, Espaces à Cerisy, où il présente une conférence intitulée “La force de la forme”. Dans cette conférence, il éclaircit trois problèmes liés à la notion de forme en interrogeant, d’abord, le couple canonique de la forme et du fond; puis celui de la forme et du contenu; enfin il montre, sur l’exemple du portrait dit de Diderot par van Loo et sur deux exemples littéraires, à quels traits se révèle l’influence des contraintes matérielles et comment s’exerce la force de la forme.
Août: Séminaire de Textique (26): “Nouveaux concepts”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “Entre présence et absence”. Dans cette étude, illustrée par un grand nombre de dessins géométriques, il examine les différentes situations intermédiaires envisageables « entre présence et absence: le potentiel, le virtuel, le simulacre”; puis, après avoir analysé l’agencement visuel couramment appelé “triangle de Kanizsa”, il termine sur le résumé d’“une nouvelle discipline, ayant pris le nom de textique, et mue par le souci, notamment, de concourir à une théorie unifiante des structures de l’écrit”, qu’il conclut avec une démonstration textique de la venue, chez un récepteur envisagé, “d’une autre idée (celle de simulacre) à celles qu’il est possible, selon la présentation, de se faire d’elles-mêmes”.
En septembre publie “L’impensé d’un soir“, dernier article paru de son vivant dans La Nouvelle Revue Française, n° 609, intitulé Que peut (encore) la littérature? (sous la direction de Stéphane Audeguy et Philippe Forest), où il revient sur le fameux débat à la Mutualité (1964).
Du 20 au 27 juin: participe au colloque La fabrique des mots à Cerisy, où il présente une communication intitulée “Inventer des mots pour penser”. Dans cette conférence, après avoir établi que les “idées“ se laissent répartir en trois sortes (catégories, notions, concepts), il introduit une nouvelle intelligibilité des termes de générisation et de spécification. Mais l’apport décisif de cette conférence tient sans doute dans la minutieuse analyse des problèmes que pose la néonymie, fabrication de termes inédits à laquelle recourt très abondamment la textique.
Août: Séminaire de Textique (27): “Que dire quant à la lecture?”: contribution principale: “Unification Fondamentale” (version revue et augmentée); contribution supplémentaire: “La lecture comme phase de l’écriture”.
Prépare activement le Séminaire de Textique (28), programmé en août: « Nouvelles questions sur la lecture »; remanie et accroît considérablement “Unification Fondamentale”, qu’il distribue en trois fascicules, « Intellection textique partagée », « Intellection textique de l’écrit » et « Intellection textique de l’écriture ».
23 juillet: disparition sur la plage de Cannes en revenant de surveiller ses lignes.